Combien pèse la domotique en France ? Dans une récente enquête, l’institut d’étude de marché et d’audit marketing GfK (Gesellschaft für Konsumforshung) estimait le gâteau à 150 millions d’euros. C’est déjà beaucoup mais, à trois ou cinq ans, la marge de progression du chiffre d’affaires s’annonce forte, parce que le secteur mute et évolue d’un positionnement de niche vers un statut de marché de masse.
D’après GfK, les matériels de sécurité (alarmes, avertisseurs, détecteurs) représentent aujourd’hui la plus grosse part (32%) du marché de la domotique. Suivent les dispositifs de motorisation de portails, volets ou stores (25%), les éléments de télésurveillance, interphones ou visiophones (23%), les équipements de consommation et de gestion de l’énergie, parmi lesquels les thermostats ou les systèmes de pilotage des luminaires ou de chauffage (14,5%), et, enfin, les outils de contrôle à distance qui se déclinent en programmateurs et autres box domestiques (5,5%).
Le cabinet américain de recherche Gartner, qui anticipe déjà la mise en circulation de 250 millions véhicules « intelligents » d’ici à 2020, et la commercialisation, à la même échéance, de 25 milliards objets connectés (contre 5 milliards aujourd’hui), affirme avec GfK que le marché de la domotique aura trouvé son rythme de croisière dans une dizaine d’années, et atteindra, de fait, une « cible » grand public.
Ce grand tournant est rendu possible par la généralisation des smartphones à l’échelle mondiale. Reliés au web, les smartphones (25 millions d’utilisateurs en France) s’affirment comme de véritables assistants numériques personnalisés qui permettent de tout contrôler et gérer, quel que soit le lieu où on se trouve. Devenu un outil-relais pour la domotique, le smartphone permet, en quelques rapides opérations tactiles, aux particuliers et aux entreprises d’interagir avec leur habitat ou leur local professionnel.
Les intérêts sont multiples : qui n’a jamais été pris d’un doute sur la sécurisation de son domicile après l’avoir quitté ? Toutes les portes sont-elles verrouillées ? Les stores baissés ? Les volets rabattus ? Le chauffage et les lumières éteints ? Le robinet serré ? Le gaz coupé ? Les plaques de la cuisinière débranchées ?
En voiture, au travail ou ailleurs, il suffit désormais de consulter son smartphone pour vérifier tout ce qui se passe chez soi, et, le cas échéant, régler les anomalies et réparer les éventuels oublis à distance et en temps réel, sans qu’il soit besoin de revenir à la maison en catastrophe.
Ce besoin de sécurité représente, on l’a vu, une des principales niches pour les professionnels de la domotique. Mais déjà, de plus en plus de ménages cernent l’avantage économique de ces nouvelles technologies qui permettent aussi de réduire la consommation d’énergie. D’après GfK, la vente d’outils de contrôle et de programmateurs pour le chauffage intelligent, l’éclairage ou les équipements électroménagers, connaît actuellement la plus forte croissance dans le secteur, avec des prix qui, selon Gartner, devraient encore baisser de 50% d’ici à 2018.